Camille CLAUDEL

Sculptrice hors pair, elle sera longtemps méconnue et réduite à un état psychologique fragile. Dans l’ombre de son amant Auguste Rodin, son génie créateur ne cessera de croître.

Née le 8 décembre 1864, Camille Claudel montre dès son plus jeune âge un tempérament fort et une imagination surprenante.

A l’âge de 12 ans, elle est passionnée par la sculpture et commence à travailler la glaise. Son père, Louis Prosper CLAUDEL, avec une présence constante et un grand soutien, fera tout son possible pour que sa fille puisse parvenir à perfectionner son art. Il prendra alors conseil auprès d’Alfred Boucher, un jeune sculpteur qui décidera de lui donner des cours particuliers.

Et même si le père de Camille comprend les rêves de sa fille et soutient ses projets artistiques, elle devra affronter la très forte opposition de sa mère qui aura toujours une violente aversion pour cette voie.

Camille est un objet de scandale, dans la mesure où elle exerce un métier généralement dévolu aux hommes. Elle devient la maîtresse de Rodin, qui plus est beaucoup plus âgé qu’elle. Elle travaille plusieurs années dans l’ombre de Rodin sans réelle reconnaissance de son talent et de son originalité à la fois puissante et sensible, avant 1890.

Elle fera de multiples sculptures, dont une représente Rodin : la magnifique sculpture L’Age mûr qui évoque sa rupture avec Rodin: elle se représente à genoux, en pleurs, implorant un Auguste Rodin méprisant qui lui préfère son autre maîtresse Rose Beuret.

L’Âge mûr, ce chef d’oeuvre, est fortement décrié: les critiques d’art n’y voient qu’un vulgaire plagiat sans intérêt du style d’Auguste Rodin.

Plus les années ont passé dans l’ombre de son amant, plus Camille n’a pas supporté cette situation. Elle ne vit plus que pour se faire reconnaître comme sculptrice à part entière. Elle fuit Rodin et refuse que ses œuvres lui soient attribuées, ne serait-ce qu’au travers de ses conseils. Elle cherche ainsi à s’affirmer personnellement et artistiquement.

Camille qui sombre dans la misère, puis dans la folie. En 1913, elle est conduite à l’asile par sa famille et y finira le reste de sa vie. Trente ans plus tard, c’est une vieille femme de 78 ans qui meurt, décharnée du fait d’une famine qui sévit sur les 40.000 malades mentaux internés en asile psychiatrique.

Camille Claudel connaîtra néanmoins une gloire posthume et son talent sera reconnu à sa juste valeur à partir des années 1950.